L'elevage et la reproduction du paon bleu
Ces démarches concernent plusieurs aspects: l'abri et l'espace de vie, la nourriture et l'eau, l'hygiene, la prophylaxie et la prévention des maladies.
L'abri et l'espace de vie
Il y a deux situations. La premiere vise les paons élevés dans de larges espaces (des parcs, des domaines, de différentes zones vertes) sans paddocks ou abris nocturnes, dans le soi-disant régime de cvasi-liberté, et, tout comme les paons de l'Inde, ils choisiront des endroits stables pour dormir, plus ou moins dispersés, selon la structure du groupe et ils seront fideles a certaines zones ou ils dérouleront leur activité quotidienne et saisonniere.
En fonction du régime thermique annuel (surtout en fonction de l'âpreté de l'hiver), ils peuvent etre laissés en permanence dans ce milieu ou ils peuvent etre enfermés pour la nuit dans des volieres avec des paddocks, pour leur assurer une protection supplémentaire pendant l'hiver. Il y a bien des régions avec des hivers chauds et brefs qui n'impliquent pas cette démarche.
Les grands avantages de la cvasi-liberté sont: les oiseaux sont larges (fait apprécié chez tous les galliformes), ils peuvent se développer et se manifester a leur gré, leur plumage sera impeccable et ils auront a leur disposition des sources supplémentaires de nourriture, inaccessibles a la vie dans les volieres.
Les désavantages résident dans le fait que les oiseaux seront soumis a tous les caprices météo de la zone (pluies froides, givre, glaces, neiges, grele), qu'il sera impossible d'analyser la descendance pour les variétés de couleur, que les femelles qui couvent seront exposées aux possibles prédateurs (renards, chiens vagabonds) et que le nombre des poussins morts sera assez grand a cause des caprices météo et, en meme temps, s'ils ne sont pas habitués a entrer dans des volieres, ces oiseaux ne peuvent pas etre vaccinés ou soumis a des traitements appropriés.
La deuxieme situation vise l'élevage des paons dans des volieres spéciales, généralement groupés dans des harems (des familles). Dans ce cas, il est recommandable de construire un large paddock (un poulailler) ou les oiseaux pourraient se réfugier si les conditions météorologiques deviennent défavorables. Ce paddock peut etre clos, ayant une petite porte d'acces qui peut etre enfermée surtout pendant les nuits d'hiver; ou il peut etre démi-clos, ayant un mur libre, situé contre la direction dominante du vent.
Il n'existe pas une dimension standard du paddock, mais on doit tenir compte de la dimension de la traîne des mâles (ce qui implique une hauteur minimale de 1,4-1,5 m du support sur lequel il dort) et du nombre des exemplaires qui ont acces a cet espace. Le paddock peut avoir les murs crépis, des planches rainées (pour réduire les courants a l'intérieur) ou des planches cellulaires de polypropylene et il est recommandable de construire aussi une fenetre s'il y a des murs opaques.
On ne doit pas réchauffer cet espace pendant l'hiver, nous n'avons pas rencontré jusqu'a présent des engelures ou d'autres problemes de ce type. Ce n'est pas la basse température qui est dangereuse pendant l'hiver, mais les courants froids d'air, les neiges, les greles ou les périodes avec des pluies froides. Le plancher du paddock devrait etre construit en bois pour assurer la chaleur. En tout cas, si l'on a déja utilisé le béton, nous recommandons d'y placer une grosse couche de sciure de bois ou de sable et de la changer périodiquement pour assurer une hygiene adéquate.
Nous ne recommandons point de garder cette espece de paon dans des espaces chauds pendant l'hiver, car ce n'est pas nécessaire (exceptant les séries tardives de poussin s de l'année). Tout va bien s'il y a des endroits ou les oiseaux peuvent se retirer pour la nuit ou se cacher s'il fait mauvais (des tourmentes de neige ou de grandes gelées), dans des paddocks ou des abris sans chaleur et sans courants froids. Nous avons vu souvent des paons gardés dans des stables, cas ou il ont des affections respiratoires a cause de l'air confiné, des vapeurs d'ammoniaque et de la grande charge microbienne de ce milieu.
La voliere doit etre large et haute, tout dépend de l'espace disponible et de l'investissement financier de l'éleveur. La surface minimale pour une voliere de famille (un mâle et 3-4 femelles) est de 15-20 m2, ayant la forme d'un carré ou d'un rectangle, mais pas trop allongé, et une hauteur de 2m au minimum pour permettre au paon de faire une rotation complete. Si les volieres sont développées verticalement, il est recommandable d'y placer des supports (des regles, des poutres) a des hauteurs considérables, car le paon aime avoir une bonne perspective sur le terrain.

Une chose négligée par certains éleveurs est la nature du support que le paon utilise pour se reposer ou pour dormir. Le bois est la meilleure matiere, car il est < chaleureux >. Nous avons rencontré des situations dans lesquelles les paons dormaient sur des tubes en fer ou sur d'autres matieres < froides >, ce qui est tres dommageable surtout en hiver. Tôt ou tard, ces oiseaux contracteront certaines maladies des pieds, parfois tres graves, qui conduiront a une boiterie permanente ou meme a la perte des doigts.
Les volieres peuvent etre couvertes ou non contre la pluie, avec des matériaux légers, transparents et résistants, la solution optimale étant une couverture partielle.
La construction de la voliere doit etre réalisée pour ne pas permettre l'acces des rats, des putois ou d'autres animaux nuisibles, avec un minimum de fondement et un tissu ayant des trous adéquats etc. Le plancher de la voliere peut etre un terrain foulé ou bétonné, couvert d'une bonne couche de gravier, de sable grossier ou meme de ballast pour assurer un drainage approprié.
La nourriture
Généralement, la nourriture des oiseaux matures est constituée par: des grains, des végétaux, des fruits, la nourriture d'origine animaliere et les suppléments alimentaires.
Les grains peuvent etre consommés entiers ou moulus gros. Dans la premiere catégorie, on peut placer les grains de mais, le tournesol, l'avoine, l'orge, le chenevis, les grains de citrouille ou de millet. Le petit pois et le soja peuvent etre ajoutés aux différents types de fourrages moulus. Chaque éleveur établit une certaine proportion des grains, mais les proportions recommandées sont : 40-50% mais, 25-35% tournesol, 10-15% soja ou petit pois, 20-30% avoine ou orge, 2-5% chenevis etc.
La nourriture végétale est constituée de: pissenlit (Taraxacum officinale), luzerne (Medicago sativa), trefle rouge (Trifolium pratense), trefle blanc (Trifolium repens), morgeline (Stellaria media), cavanilles (Galinsoga parviflora), raifort (Armoracia rusticana), feuilles de betterave, de chou-fleur, de céleri ou de persil, chou, salade verte (Lactuca sativa), cirse des champs (Cirsium arvense), laiteron (Sonchus arvensis), laitue (Lactuca serriola), oseille épinard (Rumex patientia), rumex aggloméré (Rumex obtusifolius), dactyle aggloméré (Dactylis glomerata) ou d'autres graminées. Ce produit peut etre remplacé avec succes par foin, luzerne ou trefle seches, hachés menu.
Comme fruits (y compris les légumes qui, du point de vue botanique, sont considérés toujours des fruits), tres appréciés sont les pommes, les poires, le melon d'eau, les tomates, la citrouille (hachés menu pour mieux etre avalés), les cerises, les prunes et les raisins. Les légumes a racine comestible, tres appréciées surtout en hiver, sont: la betterave, la betterave rouge, la carotte râpée et la pomme de terre bouillie.
Dans la catégorie de la nourriture d'origine animaliere, facilement assurée dans la captivité, on peut placer: l'ouf bouilli, le fromage de vache, la viande bouillie et menue, les larves et les adultes de hanneton, les vers de terre, d'autres insectes. Un fait surprenant, constaté par nous et par d'autres éleveurs, les paons consomment les doryphores de la pomme de terre, insecte qui n'a aucun ennemi parmi les ailés de l'espace roumain.
Dans la catégorie des suppléments alimentaires, on peut placer: les vitamines (solubles en eau ou melées aux fourrages), un bon nombre de prémélanges (prémix) présentés dans les magasins de spécialité, le coquillage d'ouf brisé, le charbon de bois, le sable et le gravier fin, les coquillages brisés. En plus, les paons aiment beaucoup consommer des aliments tels le pain, la polenta ou d'autres produits de pâtisserie.
En ce qui concerne la nourriture des poussins, le probleme peut etre beaucoup simplifié par l'utilisation des différents fourrages indiqués pour l'élevage des poussins de dinde, de faisan ou des poussins pour la viande (broiler) ou meme pour les cailleteaux, une gamme de produits de plus en plus diversifiée étant présente dans les magasins spécialisés, en fonction de l'âge, de l'espece, de la granulation etc. La présence des suppléments médicamenteux est tout a fait importante pour le choix d'un fourrage (par exemple les coccidiostatiques) qui aident l'éleveur a protéger les poussins de paon contre certains problemes d'ordre médical. Les végétaux et la nourriture d'origine animaliere doivent etre toujours présents dans l'alimentation des poussins (l'ouf bouilli, le fromage de vache, la viande bouillie et hachée menu).
L'eau
Souvent un facteur négligé, elle représente, en fait, le vecteur principal par le biais duquel pénetrent dans l'organisme des oiseaux un bon nombre d'agents pathogenes (des virus, des bactéries, des oufs d'autres parasites). C'est pourquoi il faut preter une grande attention a cet aspect.
Les récipients pour l'eau doivent etre fabriqués d'une matiere neutre (non-dégradables sous l'influence de l'eau ou des substances de nettoyage), en plastique, glace, céramique brulée et émaillée (porcelaine), aluminium ou inox pour etre facilement nettoyés ou désinfectés. La fiente ou d'autres substances sales ne doivent pas entrer en contact avec l'eau. Personnellement, nous recommandons de changer l'eau quotidiennement (si possible) et de réaliser une désinfection chaque semaine ou plus souvent encore pendant la saison chaude. Pour faciliter ce processus, chaque voliere devrait avoir deux abreuvoirs, l'un pour fonctionnement et l'autre pour désinfection.
L'hygiene, la désinfection, la prophylaxie et la prévention des maladies
Des le début, on doit dire qu'une hygiene exemplaire des espaces d'élevage épargne l'éleveur de nombreux problemes de nature sanitaire et vétérinaire.
Le nettoyage des volieres et du paddock doit etre réalisé constamment, surtout pendant la mue. Périodiquement, une fois le printemps et une fois au commencement de l'été, il est nécessaire de faire une désinfection générale des espaces (pondoirs, supports, paddocks, volieres) avec des substances spécifiques qu'on peut trouver dans les pharmacies vétérinaires, surtout contre les tiques des abris.
Un déparasitage extérieur des oiseaux peut se réaliser de plusieurs manieres: prendre individuellement les oiseaux et les pulvériser avec des insecticides et des acaricides sous les ailes, sur les parties latérales du corps, de la gorge et du croupion ou par mettre une telle poussiere melée de cendres dans le bain de sable. Dans ce cas, les paons vont se déparasiter eux-memes lorsqu'ils feront un bain de sable. Le déparasitage interne des oiseaux est aussi important (deux fois par an) par l'utilisation des substances antiparasitaires solubles dans l'eau potable ou oralement en fonction du poids de chaque individu, conformément aux instructions de dosage.
Les maladies des paons sont nombreuses et, pendant les 8 ans depuis que nous élevons des paons, nous nous sommes confrontés a différentes situations et nous nous sommes heurtés au manque d'informations concernant les maladies et les traitements adéquats. Nous avons fait souvent appel a l'Internet, nous avons échangé des messages avec des vétérinaires a l'étranger et les résultats positifs sont apparus progressivement. C'est un sujet tres ample a discuter.
La reproduction
En tant qu'oiseau polygame, les familles seront formées d'un seul mâle et de plusieurs femelles. Pour les volieres, les souches de reproduction seront formées d'un mâle et de 2-5 femelles (voire 6), chaque famille ayant a disposition un espace adéquat. Il n'est point recommandable de tenir deux ou plusieurs mâles dans la meme voliere (avec des femelles) pendant la période de reproduction. En général, les mâles deviennent tres agressifs entre eux dans un tel moment. Les blessures graves et le grand nombre d'oufs stériles constituent les résultats des confrontations.
Pour les paons élevés en cvasi-liberté (de larges espaces verts), en fonction de la dimension et la complexité de cet espace vert (végétation herbacée, arbres, arbustes), on doit tenir compte de leur nombre, surtout du rapport entre le nombre des mâles et celui des femelles, pour éviter les possibles conflits qui peuvent apparaître, notamment pendant la parade nuptiale. Les paons vont établir leurs propres territoires et les endroits de rotation ou ils vont déployer en éventail leur plumage pour attirer les paonnes pour l'accouplement. Les familles formées dans ce régime sont assez stables, jusqu'au moment de la ponte, suivi par la période de couvaison (le cas ou les femelles sont laissées choisir elles-memes les endroits pour couver).

La reproduction de cette espece se déroule le printemps et au commencement de l'été, parfois jusqu'a la fin de l'été. La parade nuptiale (la rotation) se déclenche tôt le printemps, en fonction des conditions météorologiques (s'il fait chaud, la parade nuptiale va commencer plus vite).
La maturité sexuelle des paons, contrairement aux opinions de plusieurs éleveurs, est atteinte a 2 ans, pour les mâles (meme s'ils n'ont pas encore la traîne définitivement développée) et pour les femelles. Personnellement, chaque fois lorsque nous avons utilisé des paons de 2 ans pour la reproduction, ayant de différentes variétés de couleur, nous avons obtenu des poussins et la proportion d'oufs fertiles n'a pas été différente de la production obtenue avec les mâles plus âgés. Seulement une paonne n'a pas déposé des oufs a 2 ans. En plus, quelques-unes ont eu deux séries d'oufs dans la meme année. Nous avons entendu parler d'oufs déposés a 1 an (1,5 ans) pendant l'été, fait qui n'est ni niable, ni approuvable. Nous n'avons pas rencontré de telles situations.
En tout cas, pour les paonnes de 2 ou 3 ans, le régime alimentaire est tres important, ce qui reflet la qualité des oufs (la dimension, la forme, la densité de la coquille) et meme leur nombre.
Les oufs sont déposés le soir, tres rarement le matin, l'un a deux jours (parfois a 3 jours). La ponte peut etre formée de 4-8 oufs (11) ou meme encore plus, selon l'avis des éleveurs. A la fin de la période de pondaison, si les oufs sont laissés dans le nid, la femelle les couve, les paonnes étant de tres bonnes meres. L'incubation peut se réaliser artificiellement a l'aide des incubateurs ou naturellement a l'aide des poules, des dindes ou des paonnes.
La période d'incubation théorique est de 28 jours, mais nous avons observé que les poussins éclosent apres 27 jours. Les poussins sont élevés par les couveuses, dans des endroits adéquats, au sol ou voire dans des batteries spéciales en fonction de leur âge et de leur dimension. Pendant les premiers mois, les poussins se développent relativement vite, a 1 an ou meme plus vite encore ayant déja la taille des adultes, le développement complet et le poids normal se réalisant a 18-20 mois.
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